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Lac Léman – Bras de fer autour des herbiers

Les herbiers des fonds des lacs jouent un rôle essentiel dans l’écosystème. Malheureusement, les ancres et les chaînes des bateaux les arrachent chaque fois qu’ils amarrent. L’association Léman Passion propose de mettre en place un dispositif d’amarrage écologique afin de protéger des herbiers du Lac Léman. Ce système leur permettrait également d’observer le développement de la flore du lac. Mais ce projet a été botté en touche par l’État…


Photo © Association Léman Passion

Les herbiers jouent un rôle primordial dans l’écosystème du Lac Léman

En observant la surface du Lac Léman, comme d’autres lacs au demeurant, on y voit flotter un tapis composé de végétaux arrachés des sols. Chaque fois qu’un bateau jette l’ancre, quelques herbes remontent à la surface pour y mourir.


Photo © Association Léman Passion

Pourtant, le développement de ces herbiers de macrophytes (végétal aquatique d’eau douce visible à l’œil nu) est primordial. Ces plantes aquatiques poussent jusqu’à 6 mètres de profondeur où elles captent le gaz carbonique et rejettent l’oxygène. Elles servent également de refuge et de niche de reproduction pour les poissons.

Léman Passion propose un amarrage écologique sur le lac

L’association Léman Passion a été fondée par Jean-Marc Bel, directeur du club de plongée de St Disdille, et Stéphan Jacquier, chercheur à l’Institut National de Recherches Agronomiques (Inra) de Thonon. Dans le cadre d’un projet de recherche scientifique, elle travaille depuis 2 ans à l’observation et la protection des fonds du Lac Léman.

L’objectif de Léman Passion est de mettre fin aux dégâts causés par les ancres “charrues”. Les ancres et les chaînes des bateaux de plaisance sont un véritable fléau, notamment à proximité des plages comme Châtaigneraie. Le projet consiste donc à installer, au large de cette plage, 3 bouées afin de créer un mouillage écologique.

Ce système d’amarrage, composé de flotteurs intermédiaires, évite que l’ancrage du bateau ne touche le sol et racle les fonds au gré du tangage. Ce dispositif serait installé uniquement l’été car l’herbier disparait en hiver.


Photo © Association Léman Passion

Bras de fer entre l’Etat et l’association Léman Passion

En juin 2018, Léman Passion a donc installé 3 bouées qu’elle a dû enlever suite à des mises en demeure. En effet, cette idée de mouillage écologique n’est pas soutenue par l’Etat sous prétexte que la fréquentation de la navigation sur Lac Léman est faible. 

En réponse, un bilan de la fréquentation des eaux du Lac Léman par les plaisanciers est alors demandé par la DDT. Bien que ce bilan montre, photos à l’appui, qu’il ne se passe pas un jour sans amarrage sauvage, la nouvelle requête de l’association Léman Passion essuie un nouveau refus.

L’association utilise alors les réseaux sociaux pour alerter l’opinion publique et dénoncer le laxisme de la préfecture et de la DDT. Suite à cette nouvelle médiatisation, la réaction ne s’est pas fait attendre, mais ce n’est pas celle que l’association espérait : une demande de retrait des posts nominatifs et publics.

Et pour le projet ? Aujourd’hui, se joue une demie-victoire puisque la préfecture a promis à l’association Léman Passion une surveillance accrue et un renforcement des contrôles par la brigade nautique d’Evian…

« En raison de leur richesse écologique mais aussi de leur fragilité, le règlement particulier de police de navigation interdit l’ancrage au droit des herbiers sur l’ensemble du lac Léman »

Au moins c’est dit !

Source : lemessager.fr 

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